NOTE : en cette période de pandémie, de nombreux rites ont été supprimés des
Jours Saints. Nous conservons cependant ici l’explication complète.
La Semaine Sainte est celle qui précède la fête de Pâques, et qui
comprend ce que nous appelons le Triduum Pascal, les trois jours
où nous célébrons la Sainte Cène, la Passion et la Résurrection du Seigneur
Jésus. Prévoir la date de Pâques est un calcul compliqué. Nous nous fondons sur
la Pâque Juive. Elle a lieu, dit la Bible, au "14 du mois de Nisan". Les
mois sont lunaires, le 14 est donc la pleine lune. Le mois de Nisan est le
premier mois du printemps. Donc, la Pâque juive a lieu à la première pleine
lune qui suit le 21 mars. La Pâque des chrétiens est le dimanche qui
suit. Le dimanche qui précède Pâques conclut la longue préparation de 40 jours
du Carême (littéralement : 40 jours). Nous célébrons l’entrée du Christ à
Jérusalem, et nous lisons la Passion intégralement (cette année : selon
saint Marc). Normalement célébrée le Jeudi Saint au matin, la messe christmale est
souvent décalée, pour des raisons pratiques, dans les différents diocèses.
L’Evêque la préside, et consacre les huiles saintes dont les prêtres se
servent au cours de l’année. La messe chrismale du diocèse est célébrée à la cathédrale de Toul,
mardi 30 mars à 15h. Le soir du Jeudi Saint marque l’entrée dans les Trois Jours Saints de
Pâques, en latin triduum pasquale. La célébration du Jeudi Saint
fait mémoire de l’Institution de l’Eucharistie par le Seigneur lui-même, au
cours de son dernier repas. C’est donc aussi la fête du sacerdoce dans
toute l’Eglise, car en instituant l’Eucharistie, le Seigneur instituait
aussi, en lui-même, un sacerdoce nouveau. Le premier moment marquant de cette messe est le rite du Lavement des
Pieds, après l’homélie. Le célébrant, faisant mémoire du geste que le
Seigneur fit avant son dernier repas, met un linge et lave les pieds de
quelques personnes de l’assemblée. Le Christ se montre ainsi serviteur, et
nous méditons ses paroles : "Je vous donne un commandement nouveau : aimez-
vous les uns les autres, comme je vous ai aimés". A la joie de la Cène succède la grave méditation à Gethsémani, quand le
Seigneur entre en agonie au début de sa Passion, au Jardin des Oliviers,
devant la Porte Dorée du Temple. A la fin de la messe, le Saint-Sacrement
n’est pas remis, comme d’habitude, au Tabernacle, mais conduit en un lieu
appelé "Reposoir", où nous invitons les chrétiens à prier une partie de la
nuit. Nous restons en prière comme le Seigneur l’a demandé à ses disciples,
au moment où Lui-même entrait en agonie. A partir du Jeudi Saint, la messe n’est plus célébrée dans l’Eglise
Catholique jusqu’à la Vigile Pascale. La chose est assez rare pour être
soulignée, car des messes sont célébrées en permanence dans le monde,
compte tenu d’abord des nombreuses messes qui ont lieu partout, et ensuite
du décalage horaire de toutes les communautés sur le globe. Faisons un petit calcul, en prenant l’hypothèse la plus défavorable.
Imaginons tout d’abord que la Messe du Jeudi Saint soit célébrée le plus
tard possible à Nuku’Alofa sur l’île de Tonga. La messe quoi
qu’il en soit sera terminée à 23h, heure locale, ce qui fait pour nous le
Vendredi Saint à 12h. Imaginons ensuite que la Vigile Pascale soit célébrée
le plus tôt possible à Honolulu (Hawaii), le Samedi Saint à 17h (ce qui est
très tôt pour une Vigile Pascale, il serait bon d’attendre la nuit). Pour
nous, cela fait 6h du matin le Samedi Saint. Nous en concluons que, quoi
qu’il en soit, aucune consécration n’a lieu dans l’Eglise catholique entre
le Vendredi Saint après-midi et les premières heures du Samedi Saint. Pour entrer dans les deux matinées des Jours Saints, nous célébrons un
office un peu plus développé que d’habitude, que l’on nomme "office des
ténèbres". Il s’agit, en réalité, de l’office du Matin, ou laudes, adjoint
à l’office des Lectures (ou matines). Le choix des psaumes et des lectures
nous fait entrer dans le Mystère de la Passion du Seigneur, pour le
Vendredi, et son repos au tombeau, pour le Samedi. Ce jour célèbre la Passion du Seigneur, dans un climat de recueillement
et de jeûne. Une célébration, que nous appelons "paraliturgique", c’est-à-dire
secondaire par rapport aux célébrations constitutives de l’Eglise, nous
permet de suivre le déroulement de la Crucifixion du Seigneur, depuis sa
condamnation à mort jusqu’à sa mise au tombeau. Cette manière de suivre le
Seigneur dans sa Passion se veut presque littérale : nous sommes invités à
"suivre" réellement un parcours, non pas à travers Jérusalem évidemment,
lieu où la mémoire est conservée de ce "chemin de douleurs" ou via
dolorosa, mais à l’aide de 14 représentations (appelées "stations",
parce que l’on s’y arrête) qui, à chaque fois, campent le décor de
l’événement médité. A St-Epvre, nous avons l’habitude (sauf en période d’épidémie...) de célébrer ce parcours
dehors, à savoir en partant de la Chapelle des Cordeliers, puis en traversant la
pépinière, avant d’arriver à la basilique. La grande célébration du Vendredi Saint s’appelle l’Office de la Passion,
et comporte plusieurs moments importants. Normalement célébré à 15h (comme c’est le cas à St Epvre cette année), cet office bien souvent est célébré
le soir, pour permettre au plus grand nombre de venir y participer. C’est
ainsi que le Chemin de croix se déroule souvent dans l’après-midi. Ce jour est le grand "Shabbat" de la vie de l’Eglise, le moment où il ne
se passe rien de visible. Les églises, avec leurs autels dépouillés, sont
remarquables de sobriété et de silence. Les chrétiens prient et se
recueillent dans un climat de jeûne et de méditation, en attendant la
grande célébration de Pâques. La célébration au début de la nuit (cette année en fin de nuit), commence autour d’un grand feu,
d’où jaillira la flamme du cierge pascal, symbole du Christ ressuscité
vainqueur des ténèbres. Après le chant exaltant la louange de ce cierge
(l’Exultet), la célébration se poursuit par un parcours de toute
l’Histoire du salut dans la Bible, depuis la Genèse jusqu’à saint Paul,
ponctué de chants. L’Evangile enfin, acclamé par l’alléluia qui nous est
rendu après 40 jours d’absence, annonce la résurrection du Seigneur
Jésus. La nuit de Pâques est celle du baptême, où nous passons par la mort
et la résurrection du Seigneur. Les adultes (il n'y en a pas à St-Epvre cet année)
sont normalement baptisés et confirmés dans
cette nuit, après l’homélie, mais tous les chrétiens y font mémoire de leur
propre baptême. Après le baptême ou son évocation, l’eucharistie nous est
rendue elle aussi, et nous sommes désormais invités, pendant 50 jours, à
"mettre nos pas dans celui du Ressuscité". Le dimanche de Pâque commence cette année par
la Vigile Pascale : nous ne célébrerons pas les belles laudes de Pâques cette année.
Les deux messes de la matinée (aux horaires normaux, 9h30 et 11h),
rappellent également sobrement le baptême que nous avons reçu par le rite de l’aspersion.
Nous chantons également la "séquence", hymne qui précède la lecture de l’Evangile,
à savoir le Victimae Paschali Laudes, qui évoque la découverte du tombeau vide
et l’apparition du Ressuscité.DATE DE PÂQUES
LES RAMEAUX
LA MESSE CHRISMALE
LE JEUDI SAINT ou la SAINTE CENE du SEIGNEUR
NOTE PARTICULIERE : L’INTERRUPTION DES MESSES DANS LE MONDE
L’OFFICE DES TENEBRES
LE VENDREDI SAINT
LE SAMEDI SAINT et PÂQUES