Confinement

Homélie du 2 avril

P. Arnaud Mansuy

“Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ?” - Comme un fil rouge tout au long l’Evangile selon saint Jean, nous retrouvons la question de l’identité de Jésus. Et ici, il est intéressant de noter que les Juifs qui dialoguent avec Jésus, posent une question identique à celle de la Samaritaine (“Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puit ?” cf. Jn 4). Ce rapprochement ne manque pas d’ironie, car pour les Juifs les Samaritains sont des semi-païens qui se sont détournés dans la vrai foi d’Israël.

Et pour le lecteur de l’Evangile, l’ironie se double de l’attitude opposée des “questionneurs” : la Samaritaine s’était ouverte à la foi et était devenue missionnaire auprès des gens de son village ; ici les Juifs qui accusent Jésus “d’avoir un démon” se ferment à son message et plus encore à sa personne. A celui qui leur annoncent que sa parole est porteuse de vie (“amen, amen, je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort”), ils veulent donner la mort. Ils veulent le lapider parce que, selon leur jugement, Jésus blasphème. Il vient leur dévoiler la relation qu’il a avec le Père, et leur faire partager le joie d’Abraham leur père “qui a exulté, sachant qu’il verrait (son) jour”, et eux l’accusent d’être un menteur : “pour qui te prends-tu ?”, “toi qui n’as pas encore cinquante ans”.

Au-delà de ce conflit et de la menace qui pèsera sur Jésus, jusqu’à l’heure de son procès, cette page d’Evangile nous fait permet d’entrer dans trois attitudes spirituelles. D’une part la confiance en Jésus et en sa Parole qui est porteuse de vie, car Il est lui-même le chemin, la vérité et la vie. D’autre part la joie, avec Abraham et tous les saints patriarches, prophètes et pauvres du Seigneur de l’Ancien Testament qui attendaient la venue du Messie et qui se réjouissent de l’Alliance nouvelle et éternelle que Jésus réalise. Enfin, l’émerveillement.

Pour expliquer cette attitude, il faut revenir au texte de l’évangile. Après l’affirmation initiale de Jésus, le point de départ du récit est la réponse des Juifs : “maintenant nous savons bien que …” ; et le récit s’achève par une double mention de l’attitude des protagonistes de cette rencontre : “Alors ils (les Juifs) ramassèrent des pierres pour les lui jeter. Mais Jésus, en se cachant, sortit du Temple”. A celui qui pense pouvoir dire de Jésus “maintenant je sais bien que”, l’évangile invite à se tenir dans l’émerveillement car Jésus se cache et sort du Temple. Jésus est celui l’homme ne peut poser la main, car le Seigneur nous veut dans une relation, une alliance qui porte fruit en ce monde et qui s’épanouit dans la vie éternelle.

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  • nicole galand Reply
    2 avril 2020 at 13 h 12

    Confiance , Joie et émerveillement !!!
    quel beau programme de Vie dans ce temps qui nous est donné : prendre le temps de nous rendre plus attentifs à
    la présence de Dieu dans notre vie , malgré et surtout dans les difficultés actuelles de tous ordres que nous traversons tous
    Merci Père Arnaud pour votre Homélie

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