Confinement

Homélie du 9 novembre (St Jean de Lateran)

1 Co 3, 9c-11.16-17
Ps 45 (46)
Jn 2, 13-22

P. David Vaimbois

Chers frères et sœurs, le lendemain de l’incendie de la cathédrale N.-D. de Paris en 2019, à quelques jours de Pâques, l’Archevêque a rappelé à plusieurs reprises pour quelle raison cet édifice a été construit : bien plus qu’un simple symbole, où qu’un des bâtiments du patrimoine national, bien d’avantage qu’un lieu culturel, la raison d’être de cet édifice était le rassemblement du peuple de Dieu, construit autour de la Présence réelle du Corps du Christ, dans la Sainte Eucharistie : pour la gloire de Dieu et le salut du monde…

Aujourd’hui, alors que l’Église célèbre la Dédicace de la Basilique du Latran – cathédrale du Pape et “mère” de toutes les églises – un autre “incendie” empêche que nous rassemblions dans notre église de pierre pour y accomplir un culte qui rende gloire à Dieu et nous sanctifie pleinement (cf. Commun de la Dédicace, collecte ‘dans l’église consacrée’). Mais, sans banaliser ce manque qui nous est imposé, gardons en nous, en union avec le Pape et tous nos frères chrétiens, ce que rien ni personne ne pourra nous enlever : l’Amour du Christ. Même si notre communion (à Dieu et à l’Église) se vit de manière pleine et suréminente dans la célébration de l’Eucharistie, aujourd’hui, rien ne pourra nous séparés de Lui. Nous sommes les « pierres vivantes […] dans la construction de la demeure spirituelle » et nous sommes appelés par notre Baptême à « devenir le sacerdoce saint et présenter des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus Christ » (cf. 1 P 2, 5). Aujourd’hui, ce que dit saint Pierre, saint Paul nous le dit aussi : « le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous » (1 Co 3, 17). Aujourd’hui, avec sainte Élisabeth de la Trinité, sûrs de l’Amour du Seigneur qui surpasse toutes choses, nous pouvons prier : « Pacifiez mon âme, faites-en votre ciel, votre demeure aimée et le lieu de votre repos. Que je ne vous y laisse jamais seul […] ».

Écoutons un des Docteurs de notre Église, représenté comme l’un des quatre qui soutient la Chaire de saint Pierre, à Rome, écoutons saint Augustin : « Tel est bien, en effet, le temple de Dieu, ce sont les hommes eux-mêmes : c’est là que Dieu est prié, c’est là aussi qu’il exauce. Celui qui prie dans la paix de l’Église, prie dans le temple de Dieu, que forme l’unité du corps du Christ à partir de la multitude des croyants répandus sur toute la terre ; et c’est pourquoi est exaucé celui qui prie dans le temple. Car il prie “en esprit et en vérité” (Jn 4, 23), celui qui prie dans la paix de l’Église, et non dans cet ancien temple qui en était la figure.

« C’est pour nous instruire à travers cette figure, que le Seigneur chassa des hommes du temple, des hommes qui se rendaient au temple pour acheter et pour vendre, c’est-à-dire qui ne cherchaient que leur propre intérêt. Si l’ancien temple était figure, il est manifeste que le corps du Christ aussi, qui est le véritable temple dont cette figure est à l’image, contient, mêlés autres, les acheteurs et des vendeurs, c’est-à-dire des hommes qui ne cherchent que leur propre avantage, et non celui de Jésus-Christ.

« Pourtant, est-ce que les hommes qui voulurent faire du temple une caverne de voleurs, obtinrent du même coup que le temple s’écroulât ? Eh bien, de même ceux qui se conduisent mal dans l’Église catholique ont beau vouloir faire d’elle, autant qu’il est en eux, une caverne de voleurs, ils ne sauraient pourtant renverser le temple ; et même un temps viendra où, avec les cordes de leurs péchés, on fera des fouets pour les mettre dehors. Mais ce temple de Dieu, ce corps du Christ, cette assemblée des croyants n’a qu’une voix, et comme un seul homme elle chante. Si nous le voulons, cette voix est nôtre ; si nous le voulons, en écoutant ce chant, notre cœur aussi chantera. Mais sinon, nous serons dans ce temple comme des acheteurs et des vendeurs, c’est-à-dire comme des gens qui ne cherchent que leur propre intérêt. » (S. AUGUSTIN, Commentaire sur le psaume 130). Au diable la médisance ! Nos frères attendent que nous accomplissions notre vocation, la louange du Seigneur : « Vous tous, bénissez le Seigneur, vous qui servez le Seigneur, qui veillez dans la maison du Seigneur au long des nuits. Levez les mains vers le sanctuaire, et bénissez le Seigneur. Que le Seigneur te bénisse de Sion, lui qui a fait le ciel et la terre ! » (Ps 133).

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  • nicole galand Reply
    10 novembre 2020 at 8 h 33

    je reçois seulement ce jour cette très belle homélie . Elle interpelle sur la violence de notre monde actuel : puisque chaque être est une histoire sacrée ,temple de l’ Esprit , quelle merveille est une vie puisque le Seigneur l ‘habite !
    Alors le Seigneur doit souffrir de voir comme la vie est banalisée et n-a plus aucune valeur pour certains dans ces temps si troublés ! Prions pour que la Paix habite notre monde

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