Confinement

Homélie du Lundi III Pâques

Jean 6 : commentaire du P. Jacques Bombardier

  • v. 22 – 24 : Les gens qui viennent des villages des bords du lac, cherchent Jésus… et retournent au lieu du miracle. Ils savent qu’il n’y avait qu’une barque et que Jésus n’est pas monté dans cette barque avec les disciples. Alors où est- il ?
  • Des bateaux étaient venus de Tibériade : voilà qui est très étonnant car Tibériade est à l’époque de Jésus une ville entièrement païenne.

    Il y a seulement 10 ans qui séparent cette scène du commencement de la construction de cette ville par Hérode Antipas avec l’accord de Rome. Une partie de la ville était établie sur un ancien cimetière. Beaucoup de juifs n’y vinrent jamais à cause de cela. On a même eu du mal à peupler la ville. Les habitants sont tous des pro-romains ! Des Galiléens d’une Galilée surpeuplée, viennent également y résider.

    Le magnifique palais d’Hérode domine la cité… avec beaucoup de statues d’animaux et d’être humains… malgré la loi de Moïse ! Il y a peut-être même des dieux païens !

    On s’embarque alors jusqu’à Tarichée pour constater que Jésus n’est pas là. Alors on part vers Capharnaüm qui fut la destination dernière des disciples. Le temps est beau, rafraîchi par l’orage et la tempête de la veille.

  • v. 25-26 : Ils trouvent enfin Jésus, à Capharnaüm. Où ? Le verset 59 nous l’indique : dans la synagogue de Capharnaüm… ou peut-être dehors, dans la cour de la synagogue.
  • Le dialogue est plutôt froid entre Jésus et la foule : la foule demande quand Jésus est arrivé. Jésus néglige de répondre mais les provoque en leur disant qu’ils sont là pour la nourriture, « être gavés » et non parce qu’ils ont compris le signe spirituel qu’il leur a donné. Ils n’ont pas compris le sens de l’événement.

    Il faut dire qu’en cette période de l’année, la nourriture est abondante en Galilée et à Capharnaüm, ce pays de cocagne : poisson abondant, brebis grasses et vaches aux pâturages, dans les vergers qui entourent le lac, tout est en fleurs ! Les légumes ramassés sont prêts à être vendus ou exportés par charriots. Et les auditeurs sont pour la grande majorité des travailleurs de la terre et du lac. Peut-être aussi quelques judéens, là pour affaires et des commerçants.

Alors commence ce qu’on appelle « le discours sur « le Pain de Vie »

Première étape : la Foi

  • v. 27 : Jésus les appelle à travailler non pour la nourriture terrestre mais pour la céleste, «l’aliment qui demeure en vie éternelle. », nourriture que donne le Fils de l’homme « marqué du sceau de Dieu »
  • Un peu comme avec la samaritaine, avec Nicodème, le dialogue s’engage et progresse par paliers :

  • v. 28 : Que faire pour accomplir les œuvres de Dieu ?… Dans la tête des interlocuteurs de Jésus, bons paysans au sens pratique et pécheurs du lac, pratiquants du sabbat et des gestes quotidiens appris depuis tant de générations, les « œuvres de Dieu » ce sont les nombreux commandements à accomplir, et le désir d’en accomplir toujours plus. Peut-être certains qui trouvent qu’il y en a trop, questionnent Jésus sur les commandements qui sont les plus importants.
  • v. 29 : Jésus répond en disant : «l’œuvre de Dieu c’est de croire en lui. ». C’est La FOI. C’est le cœur de l’enseignement de Jésus. St Paul le comprendra magnifiquement : ce qui a rendu juste Abraham, ce n’est pas la pratique des commandements qui n’existaient pas mais c’est sa foi en la Parole de Dieu et sa fidélité à l’accomplir quelles que soient les difficultés humaines à le faire (sa stérilité, celle de Sarah, leur vieil âge et l’offrande sacrificielle du fils de la promesse sur qui tout repose).
  • Ce que Jésus attend de nous, c’est que nous prenions appui sur Lui, sur ses paroles, sur ses dons pour accomplir notre vie. Qu’il ait la première place et la primauté de discernement quand il s’agit d’agir, de penser, de parler. Que toute notre confiance soit en Lui-même quand tout paraît bouché. Confiance non par une paresse attentiste et superstitieuse, mais confiance pour penser, sentir et agir selon le Christ, « in christo ».

2 commentaires

  • nicole galand Reply
    27 avril 2020 at 9 h 10

    Merci Père,
    la fin de votre homélie évoque la lettre de Saint Pierre que nous avons lue samedi : déchargez-vous sur Lui , de tous vos soucis puisqu ‘ Il prend soin de vous . C’est ce qui nous pousse à demander au Seigneur le discernement en ce temps car le déconfinement approche et des décisions graves et lourdes de conséquences vont être prises par uns et les autres . Que nous soyons attentifs à ce que Dieu nous dit dans nos choix

  • Isabelle Bridet Reply
    27 avril 2020 at 9 h 49

    Merci pour votre éclairage, père Jacques, toujours tellement enrichissant !
    Vous évoquiez, samedi, la « mièvrerie saint sulpicienne dont on a affublé le Christ ». Je me demande comment cette image a pu se construire, parce qu’Il n’y va pas avec le dos de la cuillère, Jésus. Aujourd’hui, son ton est froid, mais ses apostrophes peuvent être cinglantes, et pas seulement chez Saint Marc, hier encore chez Luc : « Esprits sans intelligence ». Bam ! Trop susceptible s’abstenir ! Il faut beaucoup d’imagination pour le voir en bleu ciel ou rose bonbon ! 😉

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