Confinement

Homélie du Mercredi IV Pâques

P. Arnaud Mansuy

A Antioche, tout comme à Jérusalem, « la parole de Dieu était féconde et se multipliait ». Cette croissance de la Parole dans les Actes des Apôtres prolonge la mission du Christ telle que le montre l’évangile de ce jour. Le Seigneur y proclame que sa mission est de dire la Parole du Père. Nous pourrions dire que la mission du Christ et son œuvre sont parfaitement unifiées : Lui le Verbe du Père ne fait que dire la Parole du Père. Sa Parole est à la fois manifestation de son unité avec le Père et à la fois obéissance au Père « car son commandement est vie éternelle », cette vie éternelle que le Fils veut transmettre aux hommes car Il n’est pas « venu juger le monde, mais le sauver ».

Transmettre la Parole est donc la réponse effective au projet de Dieu tant dans la ministère du Christ accomplissant l’œuvre du Père, que dans la mission des disciples proclamant la Parole selon la mission reçue du Ressuscité. Pour poursuivre son œuvre de grâce, Dieu se choisit deux « serviteurs de la Parole » parmi les frères de l’église d’Antioche : « Mettez à part pour moi Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à quelle je les au appelés ».

Cette mise à part se fait, souligne le texte, dans un triple contexte : « un jour qu’ils célébraient le culte du Seigneur et qu’ils jeûnaient, l’Esprit Saint dit : … ». Cette triple mention donne à entendre que la mise à part de Barnabé et Saul se fait dans la prière communautaire, dans l’ascèse du jeûne et dans l’action de l’Esprit Saint, sans que nous poisson séparer les éléments les uns des autres. Le service liturgique est toujours dans la Bible une œuvre de tout un peuple même lorsqu’un seul officie. Ce culte du Seigneur demande un engagement concret de chacun qui s’exprime ici dans le jeûne. Et nous découvrons enfin que l’acteur principal de la liturgie n’est pas l’homme, mais Dieu lui-même. Cette imbrication positive se retrouve une seconde fois dans cette première lecture : « alors, après avoir jeûné et prié, et leur avoir imposé les mains, ils les laissèrent partir. Eux donc, envoyés par l’Esprit Saint … ». Toujours le contexte de la prière et du jeûne, puis l’imposition des mains des frères mise en lien avec l’envoi par l’Esprit Saint.

Fort de cette lecture détaillé, nous devons nous demander ce que désigne pour nous la mise à part de Barnabé et Saul. Etre mis à part signifie être consacré en vue de l’annonce de la Parole, et bien que les spécialistes du livre des Actes s’interrogent pour savoir si l’imposition des mains est ici à entendre comme un véritable rite d’ordination ou comme une bénédiction, nous pouvons comprendre cette mise à part comme la consécration fondamentale de notre baptême qui fait de chacun de nous des disciples et des missionnaires. Cette vie baptismale pour s’épanouir pleinement a besoin d’un triple contexte : l’appel intérieur de Dieu ; une vie ecclésiale soucieuse de faire l’œuvre de Dieu ; une prière et une ascèse personnelles. Fort de la richesse de la vie baptismale de chacun de ses membres, l’Eglise sera plus belle et sera féconde en vocations particulières dans le sacerdoce et la consécration religieuse.

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  • nicole galand Reply
    6 mai 2020 at 9 h 24

    Merci pour cette Homélie:
    C’est toujours Dieu qui appelle ,qui choisit et envoie en mission sous l’action de l’Esprit Saint
    et pour entendre cet appel il nous faut prier, jeûner et vivre en union avec les autres
    il nous faut donc faire le vide dans nos coeurs à tout ce qui est inutile et se nourrir de la Parole
    après ce confinement pendant lequel ,nous avions une grande disponibilité pour le Seigneur ,
    comment allons-nous vivre nos reprises d’activités en étant repris par le tourbillon du monde?
    Le manque de temps……

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