Confinement

Homélie du Samedi V Pâques

P. Arnaud Mansuy

« Amen, amen, je vous le dis : ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez, et vous recevrez : ainsi votre joie sera parfaite ». Cette affirmation du Christ se confronte souvent à l’expérience de notre prière qui reste inexaucée. Nous avons beau entendre le Christ prévenir ce constat en déclarant : « jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom », il peut rester une sorte d’insatisfaction intérieure.

Ce « jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom » peut s’éclairer du contexte de la narration de l’évangile selon saint Jean : nous sommes avons la passion et la résurrection où se réaliseront l’œuvre du Christ, l’accomplissement de cette « Heure » pour laquelle il est venu dans le monde. C’est dans le mystère de Pâques, mystère de sa mort et de sa résurrection que le Christ a rétabli l’union entre l’homme et Dieu. Il faut donc « attendre » cet accomplissement pour que les disciples puissent demander, recevoir et ainsi être dans la joie parfaite.

Le contexte liturgique donne également un éclairage à cette affirmation que nous entendons entre l’Ascension et la Pentecôte. Notre prière s’adresse au Père dans le nom de Jésus qui nous promet l’Esprit Saint. N’est-ce pas là la demande qui doit jaillir de nos cœurs ? non pas la demande de telle ou telle chose aussi bonne soit elle, mais en premier lieu la demande fervente de la venue dans nos cœurs d’une Personne : l’Esprit Saint !

Enfin, soulignons que la prière chrétienne s’adresse au Père par le Christ ; c’est la formule de toute la grande tradition liturgique : Per Dominum Nostrum Jesum Christum. Ainsi nous pouvons regarder la liturgie, et notamment dans ses oraisons, comme une véritable école de prière qui nous apprend à demander au Père au nom de Jésus dans l’Esprit Saint qui nous est promis.

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