La formation d’un oratorien : Aperçu

Intervention du Père Xavier Grandpierre, à l’occasion de l’assemblée générale des Amis de l’Oratoire le 10 mars 2012

Il m’a été demandé, avec ma double casquette de maître des novices et d’économe, de vous parler de la formation d’un oratorien dans la congrégation de Nancy.

EnluminuresIl s’agira d’un aperçu, en raison du temps imparti bien sûr, mais surtout parce que le plus important, qui se passe dans le cœur de chacun des membres pour vivre dans la Congrégation, reste évidemment le premier et plus profond mystère de formation : c’est l’appel du Seigneur Jésus. Appel à la vie communautaire sans vœu, peu banal dans l’Église, mais voulu en elle et pour elle, par notre père Saint Philippe Néri.

Sans donc parler de cet appel personnel, il est sûr qu’il faut signaler que sa réception et sa poursuite chez le jeune homme candidat, conditionne le fruit du parcours de formation. Tout autant que les dispositions de la Congrégation elle-même à l’accueil des intéressés.

Alors, que dire des différentes étapes pour devenir oratorien à Nancy ? Pour une présentation à l’Association des Amis de l’Oratoire, qui êtes notre fidèle soutien logistique à la vie des pères, je pense que l’on peut distinguer 6 moments de l’itinéraire. Un peu moins selon ce que disent nos Constitutions ; sachant que l’on devient réellement Oratorien à l’agrégation. Mais jusqu’à présent, pour les frères formés au noviciat, il y a toujours eu motif (rendons grâce à Dieu) à poursuivre les études ecclésiastiques.

La 1° étape)

a consisté en des rencontres informelles et providentielles avec l’un ou l’autre membre de la Congrégation, ou à l’occasion d’une activité de la Congrégation tout entière ; c’est du moins ainsi que nous interprèterons ensuite ces rencontres par lesquelles nous avons fait connaissance.

2° étape) Que nous appelons le temps du regardant.

Il consiste en des rencontres ponctuelles convenues avec la Congrégation.

– Les premiers temps, l’intéressé, qui a fait part de son attirance à la congrégation via une demande écrite au maître des novices, est invité à fréquenter la Congrégation des pères dans son ensemble, ainsi qu’à faire connaissance avec chacun.

– Ce temps se déroule sous le suivi du maître des novices qui rencontre le regardant de temps en temps, en plus des rencontres informelles continuées avec la communauté. Le but est de favoriser concrètement les prises de contact en fonction des disponibilités du regardant et de la communauté. Les situations peuvent être très variables selon les circonstances (NM a eu le temps de nous voir pendant de longs mois, EdG beaucoup moins ; il n’y a pas de durée imposée)

– Le conseil donné est, pour le regardant, de pouvoir vivre des temps où la communauté est rassemblée ; à l’occasion de la prière liturgique (à la basilique), mais aussi dans la vie commune à la Maison (pour les repas), ou dans des moments de détente.

– C’est une connaissance mutuelle qui débute. Chacun des membres de la Maison est invité à prendre du temps avec le regardant (en fonction de ses activités par exemple, ou à lui consacrer gratuitement du temps).

– Par ailleurs le regardant continue ses activités propres, dans l’état de vie laïc et célibataire qui est le sien. Cela demande un positionnement non public, volontairement discret par rapport à ce que l’on peut voir de la Congrégation. Le regardant n’est attaché d’aucune manière à elle, que par une fréquentation connue seulement de l’intérieur de la communauté.

– Au bout du temps qui conviendra, le regardant peut faire part de sa volonté d’entrer au postulat par lettre au Prévôt et à la Congrégation.

3°étape) Le Postulat.

C’est le temps officiel de l’hospitalité. Autrement dit, la situation actuelle de NM et EdG

– Ce temps est mentionné dans les constitutions de la Confédération comme devant durer au moins un mois (n°60). La sagesse de l’expérience communautaire nous a montré que dans les circonstances actuelles de la société, le mieux était de proposer un temps suffisamment long (que nous avons délimité à un an) de manière à ce que le postulant puisse garder les moyens de sa liberté, tout comme la Congrégation, pour le moment de se décider à l’entrée au noviciat.

– Une partie de la liberté du postulant se traduit en ce que, s’il n’est plus étudiant, il puisse subvenir, ou continuer à subvenir à ses besoins par une activité rémunérée. L’important est qu’il mène une vie semi-communautaire ou semi-externe (selon le point de vue où l’on se place).

– Son statut est celui d’« invité dans la Maison » ; il est accueilli pour cela dans une chambre. C’est la congrégation qui pourvoit à son mobilier principal. Ainsi, il n’a pas de déménagement à faire dans le sens où, tout en partageant le toit de l’Oratoire, il n’y est pas chez lui.

– Les temps partagés avec la Congrégation sont bien sûr plus consistants. Au quotidien : prière, repas, échanges, toit commun. Et bien sûr, l’Eucharistie dès que le travail extérieur le permet. Le candidat commence à vérifier sa capacité effective à s’intégrer dans notre communauté, avec ses particularités. Et c’est réciproque…

– La place du postulant au chœur avec la congrégation, est rendue visible à tous, par le simple port du vêtement des baptisés : l’aube… ce qui ne veut pas dire, vous l’aurez compris, que tous ceux qui sont en aube au chœur avec nous, soient postulants !

– Étant invité, le postulant n’est tenu en rien aux obligations auxquelles sont soumis les membres de la Communauté. Toutefois, le but des postulants est libellé ainsi dans les constitutions générales de l’Oratoire : « qu’ils connaissent notre vie et mûrissent profondément leur intention. Et aussi : « Les candidats s’exerceront aux services de la vie en communauté » (n°60) Dans ce sens, tout engagement modeste proposé puis tenu de la part des postulants dans les activités communes, participe à leur bien et, en conséquence, au bien de la vie commune dans la Maison.

– Pour découvrir la vie spirituelle de la communauté, les postulants reçoivent de la part des pères et des frères de la communauté de courts enseignements introductifs aux exercices de la vie commune (Parole de Dieu, oraison, adoration, liturgie et bréviaire, dévotion à la Vierge Marie, introduction aux saints de l’Oratoire).

– Les postulants font connaissance du rapport fondateur des Pères de l’Oratoire avec les sections del’Oratoire séculier, mais ils ne s’y impliquent pas plus qu’en Congrégation.

– Le père maître rencontre mensuellement les postulants, et des points sur l’itinéraire de découverte des postulants sont faits en Congrégation.

– Ce premier pas du temps de l’hospitalité a déjà un relief particulier car il souligne l’importance de la vie fraternelle en communauté. Après environ un an, le postulant à Nancy, peut rédiger une lettre de demande d’entrée au noviciat. La congrégation se réunit donc dans la continuité des points réguliers qu’elle a déjà fait, pour donner par vote son avis conclusif sur la possibilité de continuer au noviciat. La congrégation évalue déjà l’« idonéité » de la personne à vivre en son sein. Et elle lui ouvre le noviciat, si elle la sent faite pour ça.

4° étape) Le Noviciat

C’est le moment de l’admission dans la Congrégation. Ce noviciat est encore appelé « triennat » dans les congrégations de l’Oratoire, car il dure en général 3 ans. 3 ans divisés en 12 mois de première probation et 2 ans de seconde probation. (Au maximum la formation du noviciat pour devenir oratorien peut durer jusqu’à 4 ans et ½.)

Retenons quelques points sur le noviciat dans son ensemble, avant d’aborder les spécificités de la première et de la seconde probation, qui constituent un seul processus de formation.

a. Le vote important d’admission au noviciat, après les échanges préalables entre pères et frères, montre le fonctionnement démocratique de la communauté de l’Oratoire des pères voulu par saint Philippe Néri. En général, le gouvernement, pour les choix majeurs, ne repose donc pas sur la décision d’un seul homme ou même d’un conseil, mais sur l’assentiment de la Congrégation tout entière qui veut vivre dans la charité.

b. De la même façon, si le noviciat est confié à un père de la maison, le maître des novices ; ce noviciat n’est pas pour autant séparé de la vie du reste de la maison, comme chez la plupart des religieux. On voit ainsi que la formation à l’Oratoire est spécifique, car elle est tout orientée autour de la vie en communauté. Elle n’en reste pas moins orientée par la spiritualité de saint Philippe Néri, tout imprégnée de la spiritualité des pères du désert qui formaient personnellement leurs disciples. C’est ainsi que la formation des novices dont le premier auteur est l’Esprit saint, passe dans la Congrégation par la médiation des différents pères et frères. Chacun, en fonction de son domaine de compétence, devient pour les novices, le temps de la formation, un vis-à-vis privilégié. Par là, il nous est donné de tirer parti au mieux du faible nombre habituel des débutants (en harmonie avec la petitesse de la communauté) en permettant de donner une formation adaptée à chacun.

c. Peut-être pouvons-nous aussi remarquer les différences majeures du noviciat avec le postulat précédent, pour mieux comprendre les conditions de la formation ?

– Le déménagement d’abord, qui est devenu nécessaire pour apprendre à vivre comme novice dans son nouveau chez-soi.

– L’habit oratorien est revêtu lors d’une messe à la basilique d’entrée au noviciat, pour être porté avec la congrégation.

– On peut s’arrêter enfin sur les exigences financières qu’il revient à la congrégation d’assurer dorénavant pour former le novice dans les conditions propices de sa vocation à la vie communautaire. Les émoluments possibles de l’activité extérieure du postulat n’existent plus pour le remboursement des frais de repas pris à la maison qui heureusement se multiplient, en raison de la vie nouvelle orientée vers la communauté. À moins que le postulant ait travaillé professionnellement, il ne bénéficie pas de la sécurité sociale pendant la première année du noviciat. La mutuelle, le pécule pour les dépenses personnelles de sa vie courante (ex. place de parking) sont également à la charge de la communauté. À cela, il faudra ajouter les frais de formation engagés lors de la seconde probation. Nous y reviendrons. Mais déjà, pour assurer l’autonomie de notre vie philippine, la charge financière de la communauté est nécessairement grande.

Reprise de cette 4° étape) par la première partie du noviciat : La première probation.

1) Si nous examinons déjà la question de l’autonomie financière, elle doit s’élever pour ces 12 premiers mois environ à : des frais (3000 euros) de nourriture + des frais (2400) de pécule + aux cotisations sécurité sociale (4500) + mutuelle = c’est-à-dire à 11000,00 € comme ordre de grandeur.

2) Mais revenons sur la formation proprement dite de la première probation, tout orientée donc vers la nature communautaire de notre vie de prêtres séculiers. Le novice tombe donc directement du rythme préparatoire alternatif extérieur/intérieur du postulat, dans la marmite de la vie communautaire, tel Obélix dans la marmite de potion magique quand il était petit ! Il passera ainsi les douze mois sur place à l’Oratoire de Nancy, partageant sa prière et ses moments familiers, mais passant aussi comme pour chacun d’entre nous en dehors de ses activités apostoliques beaucoup de temps dans le silence priant et studieux de sa chambre ; les activités apostoliques se réduisant pour lui aux échanges de la formation que le noviciat procurera. Comme c’est le temps privilégié de la structuration de la vie intérieure, la vie de prière personnelle sera fondamentalement soutenue par la pratique de l’oraison et de la lectio divina sur la Parole de Dieu. Mais il y aura aussi volontairement beaucoup de temps pour s’ennuyer à ne plus remplir ses journées de mille activités qu’on décide par soi-même, ou par lesquelles nous nous laissons habituellement trimballer sans cesse dans le monde, pour finalement peu de profit spirituel. Douze mois sont strictement prévus par les Constitutions de la Confédération pour cette « formation Maison ». Ils peuvent être interrompus comme pour les pères pour les vacances, mais alors rattrapés ensuite, pour former la durée totale des 12 mois.

3) Les novices, depuis leur postulat, s’adressent pour leur for interne à un prêtre accompagnateur extérieur à l’Oratoire. Ils examinent avec lui leur vie devant Dieu et reçoivent le sacrement de pénitence et réconciliation. La congrégation qui est témoin de l’itinéraire vocationel des différents novices, continue de se réunir pour discuter de leur avancée. Le P. Maître s’entretient à ce sujet avec chacun des novices régulièrement. Il se tient à leur écoute le plus possible ; il joue un rôle d’“interface”, dirait le P.Raphaël de Dijon, entre les novices et la Congrégation.

4) Le programme spirituel de la formation est établi avec l’accord de toute la Congrégation. Il a pourbut une progression de jour en jour (n°65b.) par la vie de prière (selon l’étymologie du mot « Oratoire » et l’expérience spirituelle de saint Philippe). Progression « dans la contemplation des mystères du salut », « dans la méditation des Saintes Écritures », « dans le culte de la Sacré Liturgie et à sa participation », pour se préparer à « une existence dédiée à Dieu et aux hommes, dans l’exercice des vertus humaines et chrétiennes ». Selon les demandes du droit canonique universel (Can.652).

Ainsi chez nous, comme dit tout à l’heure, les novices suivent la formation dispensée par chacun des pères dans un domaine de compétence qui lui est propre, pour se rendre aux sources de la spiritualité de l’Oratoire. Bible, Enseignement de la foi de l’Eglise, Liturgie, Connaissance des saints oratoriens (à commencer par notre père fondateur st Philippe Néri), l’étude des œuvres de ces oratoriens quand ils en ont laissé (comme st François de Sales, ou le bienheureux card. Newman) et pratique des documents fondamentaux de l’Oratoire pour connaître la vie oratorienne.

L’échange communautaire (avec sa base que l’on appelle « la tractatio sur la Parole de Dieu ») étant une pratique spécifique de l’Oratoire, le mode d’enseignement employé vise à susciter la capacité à réfléchir et à travailler de manière critique. Le dialogue et la recherche personnels sont encouragés pour que l’échange s’enrichisse.

5) Les temps de détente ne sont pas absents de la première probation, mais les moyens restent volontairement en retrait par rapport à tout ce touche aux possibilités de communications actuelles, auxquels il est demandé au maximum de renoncer durant ces 12 mois ; comme au maintien d’une correspondance suivie, que ce soit avec ses amis ou avec les paroissiens. Les activités avec les pères de la maison même pour la détente est encouragée, comme la découverte des membres des oratoires séculiers. Les novices s’ils le peuvent, ont la possibilité comme certains pères de prendre le repas du dimanche soir dans leur famille.

6) Au novice est attribuée une charge communautaire adaptée qui le responsabilise dans le service de la maison. Et il prend part de façon suivie aux activités d’un oratoire séculier.

7) À la suite de la formation vécue par saint Philippe et promue par lui-même, les novices passent si possible une période de la première probation à un expériment de charité corporelle. (maison de retraite, fraternité de handicapés etc.)

8) C’est bien sûr toujours le vote, demandé à la congrégation au bout des douze mois, qui ouvre l’admission en 2ème probation.

5° étape) La seconde probation du noviciat

C’est le moment de dire qu’au cours de la formation du noviciat, il est prévu de se rendre en pèlerinage sur les pas de saint Philippe Néri. D’autre part, c’est le noviciat est aussi le moment privilégié où il convient de participer avec la congrégation à des voyages pour la connaissance des autres oratoires de la confédération.

Au total, dans le tableau général de la formation du triennat, cette deuxième étape d’environ deux ans de la seconde probation, est l’occasion d’insister sur l’homogénéité de la formation dispensée. Alors que des études vont maintenant être normalement envisagées au cours de cette période orientée vers la vocation ecclésiale à poursuivre, la visée ne sera pourtant pas seulement intellectuelle, mais elle continuera surtout d’être spirituelle (comme le dit le document de la Confédération pour la formation).

Pour l’expliquer, je pense à une citation de saint François de Sales que j’ai lu il n’y a pas longtemps. Lui qui était loin d’être un simplet ou un ignare, mais plutôt un homme de grande culture disait quelque chose qui traduit bien notre ministère d’accompagnement spirituel oratorien: « Dans le régime des âmes, il faut une tasse de science, un baril de prudence et un océan de patience »…

Le spécifique à la seconde probation, c’est donc sa plus longue durée pour permettre une ouverture plus typiquement apostolique. L’insertion dans une des sections de l’Oratoire séculier continuera à aider la congrégation à discerner quel accompagnement « sur mesure » proposer à tel novice. Même si sa formation interne continue régulièrement dans la Maison, il s’agit pour lui en seconde probation de converger vers le but apostolique de la Congrégation, en s’y donnant selon ses aptitudes par la spiritualité et le style de vie philippin. Dans le basculement de la première à la seconde probation, ce qui est visé, c’est d’intégrer la vie apostolique et ses activités qui commencent à se déployer, avec les exigences –à approfondir toujours mieux– de la vie communautaire et spirituelle personnelle.

Au programme donc, de nombreuses possibilités apostoliques, intellectuelles, spirituelles ou humaines s’ouvrent durant ces deux années ; chacun des pères ici présent pourrait vous parler de son expérience propre.

En plus d’une formation que la congrégation peut choisir dans les disciplines profanes (comme une inscription universitaire à Nancy peut le permettre par exemple) ; pour continuer à favoriser la vie communautaire lorsque la vie au séminaire commencera strictement : la congrégation peut aussi décider de faire commencer immédiatement les études ecclésiastiques au novice. Grâce par exemple à une faculté de philosophie ou de théologie peu lointaine ou suivie par télé-enseignement, et officiellement reconnue par l’Église pour son programme d’études sacerdotales. Sans compromettre par là sa présence ultérieure dans un séminaire, cela permet au novice une avancée des études (une équivalence de philosophie par exemple) et favorisera par la suite une moins longue rupture avec la vie de la communauté. Rupture qui est source de richesse bien sûr, mais devient aussi une blessure pour tous quand elle est trop longue.

Sans trop entrer dans les détails, il est utile également que vous entendiez ce qui revient à la charge de la congrégation pour une deuxième probation de noviciat.

La situation financière de la seconde probation continue celle de la première, à laquelle il faudra ajouter une inscription en Faculté selon des modalités d’enseignement qui peuvent faire varier énormément les prix. Cette somme est toujours à ajouter aux 11000€ annuels déjà estimés.

Fondamentalement, la phase d’initiation apostolique, quelque soient les études entreprises, se réalise de plus en plus pleinement dans les activités vécues avec l’Oratoire. Elle peut prendre aussi des allures departicipation aux activités pastorales du diocèse, puisque nous sommes destinés à collaborer avec l’église locale tout au long de notre vocation. Pour Etienne d’Hausen et David Vaimbois, (nos plus jeunes frères agrégés) cette collaboration est passée par exemple, au cours de la seconde probation, par l’accompagnement du pèlerinage diocésain de Lourdes.

Puisque je ne l’avais pas trop signalé jusque-là, les enseignements internes sont aussi assurés régulièrement, pour assimiler une connaissance suffisante du droit canonique universel et de nos Constitutions. Pour qu’en fin de seconde probation, les novices connaissent les droits et les devoirs que procure l’agrégation. De telle façon qu’en tant que nouveaux membres ils puissent, le moment venu, participer à la bonne marche et au gouvernement de l’Oratoire, duquel tout membre (étant donné son mode démocratique) est participant.

Toute la période du noviciat tend à la formulation du propos ferme de vouloir demeurer dans la Congrégation pour la vie. Cette stabilité est l’élément essentiel à l’esprit familier de chaque congrégation. Après une retraite spirituelle, comme il est fait à chaque moment important de notre itinéraire vers la congrégation, et au jugement positif de celle-ci, l’agrégation définitive du candidat « triennal » se fait comme d’habitude par vote à bulletin secret et à majorité absolue. Le novice devient membre de la congrégation.

6ème étape) Les membres ayant accompli le triennat.

C’est une étape qu’il ne me revient pas d’aborder comme maître des novices, car il s’agit là de parler de la formation sacerdotale des membres agrégés. Ces membres sont confiés chez nous au Préfêt des études (actuellement le p. Bombardier). Mais il est important d’en parler à l’AAO, d’autant plus que si la formation oratorienne est bien terminée, la formation au sacerdoce est encore longue et que le séminaire à rejoindre, quel que soit l’institut, est beaucoup plus coûteux que toute la formation passée à la maison. Si cette dernière peut être évaluée à environ 40 000 euros pour les trois ans, la formation en séminaire actuellement (philosophie et théologie comprise) se chiffre à 20 000 euros de dépenses par an par personne. Ce qui revient à 100 000 euros pour les 5 ans requis, puisque l’année diaconale se passe en général par retour chez nous, avec concernant le traitement revenant au ministère comme pour la sécurité sociale, le relais à ce moment-là du diocèse.

En permettant un début de formation ecclésiastique à l’Oratoire en seconde probation, nous cumulons donc en l’avantage essentiel de la vie communautaire préservée, et nous diminuons en conséquence le coût de la pension et des études au séminaire. On peut ainsi essayer d’atteindre une formation au séminaire diminuée de quelques dizaines de milliers d’euros, et du coup une formation oratorienne et sacerdotale globale plutôt autour de 100 000 euros que de 130 000, comme c’est actuellement le cas. Ce sont des ordres de grandeur.

En conclusion

Le déroulé du parcours de formation, aboutit à des chiffres qui laissent rêveurs, mais qui portent la marque du réalisme pour une formation qui soit à la fois solide selon le désir de l’Église et dont les accents oratoriens soient laissés au libre choix de la Congrégation selon les séminaristes. Sommes consistantes donc, mais que grâce à la Providence et au soutien en particulier de l’AAO, et de nos bienfaiteurs, nous avons pu jusqu’à présent débourser pour chacun. Ceci dit, sans que nous ayons pu nous souvenir, par des reliquats par exemple, que de telles sommes soient passées entre nos mains. Mais sans que jamais non plus, nous n’ayons eu à manquer. Merci Seigneur !

C’est pourquoi la motivation des pères reste pour aujourd’hui de réunir encore, avec votre aide, les fonds nécessaires à la promotion des vocations au sacerdoce dans l’Oratoire. Merci