Notre vie commune, nos institutions et notre manière d’être

L’Oratoire est une congrégation autonome directement reliée au Siège Apostolique (congrégation des Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique), sans structure régionale, nationale ou internationale. Toutes les congrégations sont regroupées cependant en une confédération, qui permet des réflexions ou des décisions sur ce qui concerne toutes les congrégations, par exemple la révision de nos constitutions. Deux personnes jouent le rôle d’intermédiaires entre le Saint-Siège et les congrégations : le Procureur général et le Délégué du Siège Apostolique.

Le Procureur est le représentant des congrégations devant le Saint-Siège. Il est chargé d’aider aux fondations d’oratoires nouveaux, et gère les maisons qui connaissent des difficultés. Actuellement, le Procureur est le T.R.P. Mario Avilés, de l’Oratoire de Pharr (Texas, USA), élu le 10 septembre 2012.

Le Délégué du Siège apostolique est le représentant du Saint-Siège devant les congrégations. Il est en particulier chargé de vérifier que les congrégations vivent selon le charisme de l’Oratoire et conformément au droit de l’Eglise catholique, lors de visites canoniques qui ont lieu ordinairement tous les cinq ans. Actuellement, le Délégué du Siège Apostolique est le T.R.P. Felix Selden, de l’Oratoire de Vienne. Il a été réélu pour un deuxième mandat au dernier Congresso de 2012.

Comment une congrégation de l’Oratoire naît-elle (la fondation) ?

Pour qu’un congrégation de l’Oratoire soit fondée dans un diocèse, il faut évidemment l’accord de l’évêque du diocèse, et un minimum de quatre membres dont deux prêtres. Ils commencent alors une période probatoire accompagnée par le Procureur Général ou la congrégation qui fonde une nouvelle maison, et apprennent à vivre selon l’esprit et les constitutions de l’Oratoire. Une fois ce discernement abouti, l’évêque du diocèse peut accepter cette fondation. La demande est faite alors au Siège Apostolique, qui seul a le pouvoir de fonder une nouvelle congrégation de l’Oratoire.

A Nancy, en septembre 1990, Mgr. Jean Bernard, évêque du diocèse de Nancy, a permis à quatre prêtres de commencer une vie commune dans la banlieue de la ville, à Villers-les-Nancy, en vue de la fondation éventuelle d’un Oratoire. Il s’agissait des Pères Jacques Bombardier, Bruno Dufour, Philippe Vallin et Gérard Midon, aujourd’hui Frère Romaric, moine de l’Abbaye de Sept-Fons ; ils furent rejoints ensuite par le P. Xavier Grandpierre, séminariste à l’époque. Après une période probatoire de cinq ans, l’Oratoire a été fondé à Nancy par le Saint-Siège le 21 décembre 1995.

 

La Congrégation générale.

Ce terme désigne l’ensemble des membres de la congrégation, c’est-à-dire les membres qui ont trois années d’ancienneté après la fin du noviciat. La Congrégation générale est régulièrement réunie formellement pour prendre les décisions importantes de la vie commune. Toutes les décisions les plus importantes sont prises au vote, car saint Philippe voulait que l’Oratoire fût comme une “république bien ordonnée”.

A Nancy, la Congrégation de l’Oratoire compte huit membres tous prêtres. Elle se réunit chaque mercredi matin, pour des exercices spirituels divers ou sa réunion formelle.

 

Le Prévôt.

La Congrégation générale élit tous les trois ans son supérieur, que saint Philippe a préféré appeler Prévôt, pour distinguer l’Oratoire des ordres religieux. Le Prévôt a la responsabilité du bien-être matériel et spirituel de ses frères, est chargé de l’exécution des décisions prises par la Congrégation, et définit l’ordre du jour des réunions formelles de la Congrégation. Il est aidé dans sa charge par la Congrégation des députés, dont il est parlé ci-dessous. Si la Congrégation possède une église rectorale, le Prévôt en est le recteur. Le vicaire, comme son nom l’indique, supplée le Prévôt en son absence.

A Nancy, notre Prévôt est le P. Arnaud Mansuy depuis mai 2016, qui succède aux Pères Bombardier, Gonçalves et Dufour.

La Congrégation députée.

La Congrégation générale décide des grands axes et des points importants de la vie commune. Pour les décisions à prendre quant à la vie quotidienne de la maison, les Constitutions de l’Oratoire prévoient que soient élus quelques-uns de ces membres pour la charge de députés. La Congrégation des députés, avec le Prévôt, est réunie plus souvent que la Congrégation générale afin de décider plus vite des questions courantes. Le nombre des députés est fixé par les Constitutions suivant le nombre de membres de la Congrégation générale.

A Nancy, notre Congrégation ayant huit membres, nous avons quatre députés : le Père Grandpierre, vicaire, le Père Gonçalves, secrétaire, le P. Bombardier et le Père Houplon.

Les charges statutaires

Le secrétaire de la Congrégation est élu parmi les députés. Son rôle est de s’occuper des correspondances et des archives de la Congrégation. A Nancy, il a également pour tâche de rédiger le compte-rendu des réunions des Congrégations générale ou députée. Notre secrétaire est le Père Gonçalves.

Le ministre est l’économe de la maison et gère les biens qu’elle possède en tant que Congrégation. Les membres, qui conservent leurs biens propres conformément à la volonté de saint Philippe Néri, les gèrent par eux-mêmes. A Nancy, le ministre (ou économe) est le Père Vaimbois.

Conduire le cheminement des jeunes qui discernent une vocation oratorienne est le rôle du Maître des Novices, que l’on appelle aussi tirons à l’Oratoire – antonomase de Tiron, disciple de Cicéron, qui évite encore le vocabulaire religieux. Le Maître des Novices à Nancy est le P. Xavier Grandpierre.

Quand des membres se préparent au sacerdoce, la Congrégation doit se doter d’un conseil d’appel, qui éclaire le Prévôt sur l’appel aux ordres qu’il est amené à prononcer lorsque le temps est venu. C’est en effet le Prévôt qui appelle aux ordres les membres qui le veulent, la Congrégation générale devant voter pour lui donner la possibilité de demander à un évêque qu’il les ordonne.

Le préfet des études est chargé d’une part du suivi des membres qui se préparent au sacerdoce, et de la formation permanente de la Congrégation. A Nancy, le préfet des études est le Père Gonçalves.

 

Autres charges à Nancy

Puisqu’un Oratoire ne se conçoit pas sans laïcs qui le fréquentent, notre Congrégation a pour mission le progrès spirituel des membres de l’Oratoire séculier (voir le blog qui lui est consacré). Parallèlement à cet Oratoire Séculier, la congrégation a en charge divers groupes apostoliques.

Notre intendant, le Père d’Hausen, est chargé de la constitution des menus quotidiens et de l’approvisionnement.

Le chant ayant à l’Oratoire une grande importance depuis ses origines, nos chantres les Pères Xavier Grandpierre et David Vaimbois ont pour rôle de faire progresser la Congrégation dans cet exercice quotidien, en élevant notre technique et en renouvelant notre répertoire.

Le P. Mansuy s’occupe de notre bibliothèque.

Il serait fastidieux de citer ensuite les multiples tâches matérielles d’une maison comme la nôtre.

 

Notre rythme de vie.

La prière et la liturgie

La célébration de la messe avait une telle importance pour notre père saint Philippe qu’il la célébrait tous les jours, bien que ce ne fût pas une pratique répandue à son époque. De nombreuses anecdotes de sa vie montrent assez à quel point il entrait dans ce mystère, avant même qu’il ne soit ordonné prêtre. La messe a ainsi une place centrale dans notre vie de prière, et nous la présidons à tour de rôle dans notre Basilique. Bien que les ministères diocésains nous portent évidemment à la dire ailleurs, nous célébrons une messe communautaire le lundi à 18h30.

La vie d’un Oratoire ne s’organise pas tant autour de l’office divin, comme les ordres monastiques, qu’autour de l’oraison (ou méditation), à quoi s’initient les laïcs dans les différents groupes de l’Oratoire séculier. Les pères de Nancy font oraison au moins une demi-heure le matin, avant le premier rendez-vous communautaire de 7h30. Au milieu de la journée, entre 12h et 12h30, nous prenons un autre temps d’oraison, en commun cette fois, à la Basilique Saint-Epvre ou l’hiver à la crypte. Nous adorons le Saint-Sacrement en ces mêmes lieux deux fois par semaine, le lundi soir de 19h15 à 19h45, et le vendredi de 11h30 à 12h30.

L’office est prié personnellement, hormis les laudes, que nous chantons chaque matin à 8h10, conformément au vœu du Concile Vatican II de faire partager la richesse de cette prière aux laïcs.

Chaque matin à 7h30, nous nous réunissons dans la pièce de la maison qui abrite, avec la permission de l’évêque diocésain, le Saint-Sacrement, et que nous appelons “oratoire”. Nous prions alors les litanies de la Vierge et de Saint Philippe. Nous nous y retrouvons également chaque soir de semaine à 19h30 pour prier l’office marial, qui inclut une dizaine du chapelet. Vous pouvez vous unir à notre prière en suivant les liens de ces deux temps.

Oratoire

Les temps communautaires

De l’exercice de l’oratorio inventé par saint Philippe vient une forme d’échange, libre et familière, que nous appelons “tractatio”. Nous la vivons pour nous-mêmes, et essayons aussi de la faire partager aux laïcs de nos groupes oratoriens.

Chaque mercredi matin la Congrégation se réunit pour un temps de tractatio sur un extrait de la Parole de Dieu et une répétition de chants, suivie par exemple d’une réunion formelle de la Congrégation générale.

Etant employés à mi-temps par un ministère diocésain, nous réservons le reste de notre temps à notre vie oratorienne, que ce soit dans les confessions, la direction spirituelle, les groupes apostoliques, l’Oratoire séculier ou bien la vie commune elle-même. Habituellement, nous prenons, après l’oraison, le repas de midi ensemble, qui comporte une partie en silence où nous entendons la lecture suivie d’un ouvrage.

La circularité de la charité dans la vie commune ne peut cependant pas être résumée à des horaires et des règles, elle suppose beaucoup de temps gratuits avec les frères, pour préparer ensemble une action apostolique, mais aussi pour des moments de détente.

L’apostolat.

Comme l’indique son appartenance aux Sociétés de vie apostolique, l’Oratoire aimerait faire rayonner la charité dont il vit, à l’exemple de saint Philippe Néri. Le mode apostolique propre de notre congrégation est la recherche d’un véritable cœur à cœur avec tous ceux que nous rencontrons, car “le cœur parle au cœur” (cor ad cor loquitur), selon la devise du Cardinal oratorien John-Henry Newman.

L’apostolat prioritaire d’un Oratoire sont les laïcs qui nous fréquentent. Il faut ajouter à cela les rencontres informelles que nous aimons vivre dans la ville, et la part importante de direction spirituelle qui occupe nos journées.

De surcroît, nous recevons du diocèse un ministère que nous exerçons à mi-temps. Les tâches sont proposées par l’Evêque, et discutées en Congrégation générale pour évaluer d’une part si elles correspondent bien au frère qui les aura en charge et si d’autre part elles sont compatibles avec notre vie oratorienne. Nous sommes également appelés, ponctuellement, à aider des communautés paroissiales ou religieuses.

 

Notre habit et quelques autres mystères

Saint Philippe porte sur les représentations habituelles que l’on a de lui une soutane noire avec un col en V. Il ne s’agissait pas là d’un habit particulier, mais de la tenue des prêtres séculiers à Rome au XVIesiècle. Celle-ci ayant évolué ensuite, les oratoriens ont cependant gardé l’habit de leur père fondateur, qui de fait est devenu une tenue particulière à l’Oratoire.

Nous portons cet habit quotidiennement au chœur de la Basilique, et très exceptionnellement ailleurs. Nous portons sinon l’habit ecclésiastique séculier (le clergyman, appelé en France “col romain”).

Nous employons dans ce site le titre “R.P.” pour désigner les pères de l’Oratoire, initiales de “Révérend Père”. “T.R.P.” signifie “Très Révérend Père”.

Notre nom est suivi de la mention “co”, qui signifie “Congregatio Oratorii”, congrégation de l’Oratoire.