Serviteur de Dieu Giorgio Guzzetta

BiographieGuzzetta

L’Oratoire de Palerme eut de très nombreux Pères illustres par leur sainteté et leurs œuvres apostoliques mémorables ; parmi eux, il faut retenir le Serviteur de Dieu Marco Antonio Ribaudengo (1703-1764), le Vénérable Ignazio Capizzi (1708-1783) et le Serviteur de Dieu Giorgio Guzzetta (1682-1756).

Giorgio Guzetta naquit à Piana dei Greci, en Sicile (aujourd’hui Piana degli Albanesi, siège de l’éparchie catholique de rite grec) le 23 avril 1682 d’une famille vivant dans de pauvres conditions économiques ; il entra au séminaire de l’archidiocèse de Monreale dont dépendait ecclésiastiquement ces colonies d’Albanais qui, au cours des 16 ème et 17 ème siècles s’étaient réfugiées en Sicile pour des raisons politiques.

D’une très vive intelligence, après avoir terminé ses études de lettres à l’école des Jésuites de Trapani, il fut reçu Docteur en théologie dans le séminaire florissant, suscitant l’admiration de l’Archevêque le Cardinal Del Giudice qui le voulait dans sa Cour comme traducteur en grec classique. La perspective d’une brillante carrière et la proposition d’accompagner le Cardinal en Espagne ne distrairont pas le jeune homme de l’appel à une vie sacerdotale menée dans la simplicité et dans le total dévouement apostolique.

Il entra ainsi dans la Congrégation de l’Oratoire de Palerme, renonçant au rite grec pour recevoir l’ordination sacerdotale et pouvoir se consacrer avec amour aux traditions culturelles et religieuses de ces albanais. A 24 ans il y fut accueilli en décembre 1706 et l’année suivante il reçut l’ordination sacerdotale. Son choix convaincu et généreux ne fut pas exempt de tourments dans les premières années : des fantasmes d’échec l’inquiétaient, l’impression de s’être trompé et de ne pouvoir servir à personne. Une seconde « conversion » attendait le jeune prêtre : renoncer à lui-même jusqu’au bout, y compris à ses projets pour se confier entièrement à Dieu.

Sorti de ce désert pénible, s’ouvrirent alors les horizons de la prédication et du ministère de la confession pour lesquels sa maturité spirituelle et sa constante union à Dieu dans la prière donnèrent des fruits copieux, rendus féconds par la grâce divine qui avait donné aussi au Père Giorgio le don de la clairvoyance dans la direction des consciences et une paternité très tendre et forte.

En 1716 il put penser aider apostoliquement sa terre : naquit de son initiative l’Oratoire de Piana, avec des prêtres célibataires de rite grec qui se dévouèrent, avec une pauvreté admirable qui était celle de ce peuple, à instruire et à éduquer la jeunesse. En 1734, il put atteindre la réalisation d’un désir cultivé dans son cœur depuis l’adolescence : celui d’un séminaire gréco-albanais dans lequel les futurs prêtres jusqu’ici contraints de fréquenter les séminaires latins de Sicile, purent être instruits dans les traditions et dans la splendeur du rite byzantin. Le séminaire fut fondé à Palerme : les Jésuites y donnèrent les cours et les Oratoriens la partie spirituelle ; les fruits furent notables et l’instruction se poursuivit pendant les siècles. L’intention du Père Guzzetta par rapport à sa communauté de rite oriental qui désormais montrait un côté de survie difficile, fut de lui confier une mission d’une impressionnante actualité : travailler à l’Unité des chrétiens au Proche-Orient, aussi à travers une organisation ecclésiastique propre. Le Père ne vit pas l’éparchie de Piana degli Albanesi qui ne sera érigée qu’en 1937, mais en attendant, cinquante années après sa mort, le Saint-Siège instituait en permanence un Evêque de rite grec pour la Sicile.

Homme de culture et d’une expérience pédagogique notable, le Père Guzzetta comprenait l’importance de la formation. Pour cela il appuya aussi l’institution d’une branche orientale de la Compagnie de Jésus alors présente dans les colonies grecques de la République de Vénétie, comme dans les communautés chrétiennes d’Orient qu’il savait ne s’être jamais séparées de Rome, mais seulement lointaines par manque de communication, et la nécessité de s’appuyer sur les églises séparées de l’Empire turc.

Eprouvé par une longue maladie qui le rendit aveugle et par la fatigue des années, le Père Giorgio s’éteignit le 21 novembre 1756. Son corps resté intact fut placé jusqu’en 1954 dans l’église oratorienne d’Olivella, à Palerme. Maintenant il repose dans la cathédrale de l’Eparchie à Piana degli Albanesi, où le procès de béatification a repris son cours ces dernières années.

Bibliographie

COSTANTINI G., Cenni della vita e delle opere di P. Giorgio Guzzetta, Palermo, 2000

D’ANGELO G., Vita del servo di Dio P. Giorgio Guzzetta, greco-albanese della Piana, Palermo, 1798

PETROTTA R., Breve compendio della vita del servo di Dio p. Giorgio Guzzetta, Piana degli Albanesi, 1956