Confinement

Homélie du 31 mars

P. François Weber (suite de la veille).

Seconde hymne à connaître pour le temps de la Passion (rappel : les hymnes de la Passion peuvent être prises cette semaine) : le Vexilla Regis.

Voici le texte et la traduction de cette hymne tirés très beau site societas laudis (office des vêpres).

Une version chantée (toujours par un groupe de Franciscains italiens) est disponible sur Youtube. J’y ajoute cette fois la magnifique adaptation française créée par les moines de Keur Moussa au Sénégal : Les étendards du Roi s’avancent.

Vexílla regis pródeunt, Les étendards du Roi s’avancent,
fulget crucis mystérium, Mystère éclatant de la croix !
quo carne carnis cónditor Au gibet fut pendue la chair
suspénsus est patíbulo ; Du Créateur de toute chair.

Quo, vulnerátus ínsuper

C’est là qu’Il reçut la blessure
mucróne diro lánceæ, D’un coup de lance très cruel,
ut nos laváret crímine, Et fit sourdre le sang et l’eau
manávit unda et sánguine. Pour nous laver de nos péchés .

Arbor decóra et fúlgida,

Arbre dont la beauté rayonne,
ornáta regis púrpura, Paré de la pourpre du Roi,
elécta digno stípite D’un bois si beau qu’il fut choisi
tam sancta membra tángere ! Pour toucher ses membres très saints !

Beáta, cuius brácchiis

Arbre bienheureux, à tes branches
sæcli pepéndit prétium ; La rançon du monde a pendu !
statéra facta est córporis Tu devins balance d’un corps
prædam tulítque tártari. Et ravis leur proie aux enfers !

Salve, ara, salve, víctima,

Salut, autel ! Salut, victime
de passiónis glória, De la glorieuse passion !
qua Vita mortem pértulit La vie qui supporta la mort
et morte vitam réddidit ! Par la mort a rendu la vie !

O crux, ave, spes única !

O croix, salut, espoir unique !
hoc passiónis témpore En ces heures de la passion !
piis adáuge grátiam Augmente les grâces des saints,
reísque dele crímina. remets les fautes des pécheurs.

Te, fons salútis, Trínitas,

Trinité, source salutaire,
colláudet omnis spíritus ; Que Te célèbre tout esprit !
quos per crucis mystérium Ceux que Tu sauves par la croix,
salvas, fove per sæcula. Amen. Protège-les à tout jamais.

Il s’agit à nouveau ici d’une contemplation de la Croix elle-même, toujours regardée dans la perspective du salut que le Seigneur accomplit par elle. Ce pourrait être une hymne pascale : les hymnes de Pâques soulignent la même chose, à savoir la victoire de la vie sur la mort et du Saint sur le péché du monde.

Allusion spéciale pour ceux qui sont privés de la messe et doivent vivre la communion spirituelle : la croix est le lieu du sacrifice ; on y trouve donc “l’autel, le prêtre et la victime” comme dit une des préfaces du Temps Pascal à propos du Christ lui-même. Sainte Thérèse de Lisieux, dans son grand et ultime poème Pourquoi je t’aime, ô Marie, regarde la Mère du Sauveur debout devant la Croix “comme un prêtre à l’autel”.

Je prie spécialement les mots Salut, croix, unique espérance, en ces jours de la Passion : à la fois en ces jours liturgiques, mais aussi en ces jours où tant d’hommes et de femmes vivent un temps de passion et d’agonie dans les hôpitaux et ailleurs. Sans oublier la passion des soignants qui sont appelés à servir au-delà de leurs forces.

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  • Isabelle Bridet Reply
    31 mars 2020 at 9 h 21

    Ah oui, le chant est vraiment magnifique, une aide précieuse pour la prière, merci !

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