Le cenacolo de la Trinité des Pèlerins s’est rendu en pèlerinage à Notre-Dame de Bonsecours.
Le rendez-vous était devant Saint-Epvre. On s’est attendu sous une petite pluie. On s’est cherché par téléphone. Finalement, après un temps de prière pour confier notre démarche au Seigneur par l’intercession de saint Philippe et de saint François de Sales, le groupe a été à peu près au complet… devant l’église Saint-Pierre !
Au cours de la marche on a essayé de partager ce qu’il fallait porter. Le sac avec le goûter est ainsi passé de mains en mains. Les soucis, comme celui lié à l’hospitalisation d’un proche, les bons moments passés à la soupe du Beffroi ou chez les petits frères des pauvres, les péripéties ou les appréhensions de l’existence, les souvenirs, l’émerveillement devant la nature flamboyante du parc de la Pépinière, l’intérêt pour l’architecture des maisons que nous longions, tout cela, au fil de la marche, est passé de cœur en cœur.
A l’église de Bonsecours, nous avons retrouvé les participants venus directement en voiture ou en bus.
Le Père Jacques Bombardier nous a accueillis et introduits par un exposé captivant à une meilleure compréhension du sanctuaire où nous nous trouvions. Ici, Notre Dame est en marche – on le voit à sa jambe tendue vers l’avant - depuis 1505, date de réalisation de la statue commandée par le duc de Lorraine pour ce qui était alors la chapelle du cimetière des Bourguignons. C’est la duchesse de Lorraine qui a payé la polychromie. Le roi Stanislas, duc viager de Lorraine et ne manquant pas une cérémonie mariale a élu ce lieu pour en faire celui de sa sépulture. Dès lors il commande l’église que nous voyons aujourd’hui. Un sermon d’un prédicateur jésuite lui inspire le thème marial des fresques du plafond : le Ciel dans cet édifice baroque semble s’ouvrir pour accueillir la Mère de Dieu, préservée du péché originel, en son Assomption. Les saints chers au roi Stanislas sont représentés tout autour de la nef et du chœur. En cette veille du centenaire de l’armistice l’attention est attirée sur deux plaques : celle rappelant que les paroisses de Nancy se sont confiées à Notre Dame pendant la Grande Guerre et celle du général de Castelnau, défenseur de la cité et fervent catholique : « si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes ».
Un temps de prière à Notre Dame « qui nous a toujours été de bon secours » (pour citer le duc lors de sa commande à l’artiste de la statue) et un autre au bienheureux Charles de Habsbourg Lorraine – une icône le représentant vient d’être installée dans l’église - qui tenta, comme le pape Benoît XV, de mettre un terme au conflit mondial et d’endiguer les atrocités, pour ne récolter qu’inimitiés et finir dans un grand dénuement, conclurent notre présence en ce lieu.
Il semble que dans son élan Notre Dame nous ait pris plus particulièrement sous son manteau en cet après-midi, nous y avons rencontré des saints et des pèlerins illustres ou obscurs qui nous ont précédés et nous accompagnent encore sur notre chemin de foi.