Texte de la veillée du 24 décembre 23h à St-Epvre (P. François Weber)
Depuis le temps que je parcours la terre, que de mes ailes j’effleure la surface de cette étrange planète, que j’entends les rires et les chants, les deuils et les pleurs, les espérances et les cris d’angoisse…
Et je vois la Face du Dieu Tout-Puissant, le Créateur du monde, son regard miséricordieux sur la douleur des hommes, sur cette destinée absurde qu’ils ont choisie en se détournant de Lui.
Ô cœurs durs, cœurs durs, vous mourez de soif à côté de la Source, vous êtes au bord du puits et vous n’y puisez pas ; le pain est cuit à vos côtés et vous n’y touchez pas.
Depuis le temps que je parcours la terre, j’entends les prophètes envoyés par Dieu vous appeler à vous tourner enfin vers lui. Et ce sont eux encore qui crient en votre nom parce que vous n’y pensez même pas. Et c’est Dieu qui crie à votre place parce que vous n’y pensez même pas.
Cieux répandez (4 couplets : 1.2.3.5)
Depuis le temps que je parcours la terre, je sais votre détresse, pauvres hommes. Je sais combien la nuit pénètre votre esprit et refroidit votre amour. Je sais combien vous désirez la lumière.
Pourquoi ne le dites-vous pas, ô cœurs durs, pourquoi ne pas, enfin, vous tourner une bonne fois vers lui ? Pourquoi ne pas l’implorer une bonne fois ?
Il est si près de venir auprès de vous, tant il vous aime. Si près. Pourquoi ne pas l’implorer une bonne fois ? En un murmure plein d’amour, si fatigué d’une vie sans but ?
Vienne la rosée
La rumeur parcourt la terre, la terre que j’effleure de mes ailes, au gré des vents sur le désert.
Dans notre monde angélique descend la nouvelle. Dieu va agir. Dieu se prépare à une révolution.
Ô cœurs durs, si le Seigneur venait vous donner un cœur nouveau, un cœur de chair, un cœur capable d’aimer ?
Si le Seigneur envoyait le Messie, l’unique ?
Venez divin Messie (1er couplet)
Variations d’orgue sur « Laissez paître vos bêtes » (2 minutes)
Depuis le temps que je parcours la terre, je n’ai jamais vu un être humain se laisser prendre entièrement par la grâce de Dieu. Je n’ai jamais vu un être humain devenir le Temple de l’Esprit Saint.
Jusqu’aujourd’hui.
Le monde angélique s’étonne. Car vous, les hommes, vous êtes capables de nous surprendre. D’habitude, c’est en mal. Aujourd’hui, c’est en bien.
Le monde angélique s’étonne car une petite fleur a poussé au nord d’Israël, dans la Galilée des nations. A Nazareth, une ville inconnue.
Gabriel, l’Archange Gabriel, un des nôtres. Il est descendu de notre monde angélique pour venir se courber – lui, Gabriel, se courber ! – devant une femme de la terre.
La femme la plus ouverte à la grâce. La femme la plus accueillante à l’Esprit Saint. La première fois que je l’ai vue, je me suis dit : “On dirait Eve mais une Eve qui aurait dit oui à Dieu”. Par tout son corps, par toute son âme, cette jeune fille a dit oui à Dieu.
Ce oui met fin à des millénaires de nuit.
Ce oui met fin à l’histoire comme nous l’avons connue. Un astre se lève à l’Orient. Une lumière discrète fait reculer le pays où les ombres s’étendent.
Dieu lui-même… Non, même un ange ne peut pas comprendre cela. Non, c’est trop d’amour. Dieu lui-même ! Il s’incarne, il prend chair.
Non, c’est trop d’amour.
Voici la Demeure (1er couplet)
Depuis le temps que je parcours la terre…
Elle est unifiée aujourd’hui, sous le joug romain de l’Empire. Et l’Empereur, le premier sans doute, veut recenser la population tout autour de la Méditerranée.
J’effleure Joseph de mes ailes, lui que Gabriel a visité. Les voilà partis dans sa ville d’origine, Bethléem, la Cité du Roi David.
Certes, la maternité est un grand mystère pour les anges. Mais depuis le temps que je parcours la terre, j’ai acquis une certaine expérience. Je crois que son enfant va naître là-bas. Elle est prête.
L’ordre alors est descendu du plus haut des cieux, parcourant le monde angélique comme un éclair.
Nous allons ameuter les bergers et les pauvres, nous allons rassembler les petits de la terre. Oh, mes amis, vous ne vous en rendez pas compte. C’est Dieu lui-même, pas l’un d’entre nous, pas un ange, c’est Dieu lui-même qui vous visite, c’est Dieu lui-même qui s’est fait homme.
C’est inouï, c’est inouï. C’est trop d’amour.
Noël étranger (Dans le ciel une lueur)
Variations à l’orgue (2 minutes)
Depuis le temps que je parcours la terre, j’ai vu des fêtes et des danses, des nuits illuminées de chants et de lumières. Mais jamais, mes amis, jamais je n’ai vu autant de joie que sur leurs visages en cette nuit.
C’est trop d’amour.
Noël de Daquin (Voici la nuit qui s’étend)
Variations à l’orgue (jusqu’à 23h30)
Intro de Peuple fidèle